Mission du Congo

Joseph POSSET, né à Spontin en 1930 est le sixième d’une famille de neuf enfants. deux de ses frères, oblats, oeuvrent parmi les indiens inuit du grand nord canadien.

En 1950, il prend l’habit franciscain et en 1970, accepte de s’expatrier au Congo (Zaïre à l’époque)

Attaché au diocèse de KILWA-KASENGA ( SHABA ), il travaille successivement à LUKOSOWA, à DUBIE et finalement à KILWA, à 350 Km au nord de LUBUMBASHI, en bordure du lac MOERO.

Pour faire face à tous les besoins, une cantine sociale est installée, présentant à la population quelque 1200 articles différents d’usage courant.

La marchandise étant destinée à des gens pauvres est forcément vendue aux prix les plus bas avec une marge bénéficiaire insuffisante. Il faut donc se tourner vers d’autre sources de revenus, notamment dans le domaine de l’agriculture ; dans cette optique, le Frère Joseph, appuyé par son évêque, nourrit un projet bien défini d’établissement d’une zone agricole d’une cinquantaine d’hectares sur une terre fertile qui permettrait 3 récoltes par an. Le site, découvert au hasard d’une course par le Frère Joseph, se trouve à 55 km de Kilwa ; les chefs terriens locaux ont donné leur accord et même encouragé le projet.

Mais pour atteindre ces terres, il faut établir une route avec 2 ponts et 3 digues pour franchir rivières et marécages, ce qui n’est pas une mince affaire….

Malgré l’apport bénévole ( !!) de la main d’œuvre locale, il faudra beaucoup d’argent.

Apprenant qu’une piste est ouverte à travers la forêt, Frère Joseph accompagné de 4 jeunes de l’école agricole de Dubié, décide d’aller camper 8 jours en brousse afin de découvrir la région. Surprise !!! Après 15 km de piste, ils arrivent devant une grosse rivière (la LUMEKETE) et constatent que le pont n’est pas encore réalisé… A l’aide d’une vingtaine de personnes, ils parviennent à transiter leurs bagages jusqu’à l’emplacement d’un ancien village et dresser leur camp à côté d’une plaine marécageuse couverte de papyrus de 5 m de haut.

Avertis de leur présence, des cultivateurs sont venus progressivement s’installer dans les alentours ; avec les jeunes, ils ont commencé à défricher l’environnement et à améliorer un nouveau tronçon de route. Tout le monde vient leur apporter de quoi manger.

Ils sont à peine protégés du soleil- 30 degrés à midi- mais les nuits sont fraîches (8 degrés). ; ils sont à 1000 m d’altitude, et que dire des moustiques !!!

Le travail s’organise pour la construction de quelques maisons et le village de KISHIWA se peuple peu à peu ; le groupe peut disposer de trois maisonnettes sans toit (juste quelques écorces d’arbres) et quitter enfin les tentes inconfortables. Devant le campement, ils disposent d’un hectare de terre où ils tentent un semis expérimental de maïs et aménagent un jardin et une pépinière.

Il s’agira maintenant de creuser un profond canal afin de dévier les eaux de la rivière KISHIWA qui inondent la plaine chaque année en décembre lors de fortes pluies. (le jour de Noël, il est tombé 131mm3 d’eau qui ont porté le total de décembre à 400 mm3

En novembre 1986, un agronome belge,  Philippe LEBRUN, de Bastogne, vient les rejoindre ; chargé de restaurer les puits d’eau potable dans le village ; il apporte aussi ses nombreux conseils pour la réalisation du projet agricole..

En 1987, les subsides que l’A.S.B.L. « S.O.S. MISSIONNAIRES DE SPONTIN » a fournis vont permettre :

  1. la consolidation de la route.
  2. poursuivre la construction de maisonnettes pour le personnel permanent.
  3. dégager un hectare supplémentaire sur la plaine (couverte de papyrus) pour faire le plus tôt possible les semailles de riz et de haricots.
  4. multiplier les pépinières et les plantations d’arachides sur la même terre.
  5. tenter un essai de pisciculture avec des tilapias qui ont une croissance rapide ( 1ha d’étangs produit 5 à 9 tonnes de poisson sur un an)
  6. encourager l’installation d’un groupe de jeunes désireux de créer une coopérative.
  7. ouvrir une école primaire.

Le projet de détournement de la rivière doit être abandonné, car le groupe est soupçonné de noyer les esprits du lac !!! Malheureusement, la sorcellerie et les croyances aux esprits freinent fortement tout effort de développement.

Sur les larges talus bordant le marécage, il existe déjà des plantations prometteuses pour l’avenir : palmiers, bananiers, agrumes, caféiers, papayes, cannes à sucre ; le potager présente déjà une grande variété de légumes ; quelques fleurs agrémentent ce site enchanteur. Il faut creuser de nombreux fossés et des profonds canaux pour centraliser les eaux de pluie et humidifier le terrain, on pourra comme cela produire 3 récoltes de maïs par an et 4 récoltes d’haricots et d’arachides sur la même terre. Tout le travail se pratique manuellement avec la houe. Il faudra ensuite écouler le produit de ces récoltes sur les grands marchés ; pour ce faire, on devra encore ouvrir de nouvelles pistes à l’aide de la main-d’œuvre locale.

Débuts de cultures avec le Frère Joseph Posset - quel travail de défrichage !

Débuts de cultures avec le Frère Joseph Posset – quel travail de défrichage !

En 1990, a la veille de son retour en Belgique, Frère Joseph avait encore le souci de réaliser les plans prioritaire suivants :

  • création d’une pépinière de 1.000 palmiers ;
  • restauration de l’hôpital de LWEMBA,
  • exploitation de 30 hectares pour le ravitaillement des internats
  • à KILWA, reprise de la fabrique de craies ;
  • en montagne toute proche, rechercher des matières précieuses pour financer les écoles récemment créées, dont le CAFA (Centre d’alphabétisation et de formation agricole)
  • lancement de l’élevage porcin.  Joseph POSSET est rentré en Belgique en 1990

L’école de DUBIE était une grande préoccupation de Frère Joseph. Au début de sa fondation, ce centre fonctionnait avec l’aide du Rotary Club de Lubumbashi ; tout marchait bien jusqu’au moment où la situation s’est rapidement dégradée au Zaïre et où l’école s’est vue supprimer cette assistance.
Sœur TEODORA qui en avait déjà la direction a supplié Frère Joseph de ne pas abandonner l’école avant de quitter définitivement la mission.

Rentré en Belgique, le Frère lança son appel à l’aide à SOS MISSIONNAIRES qui accepta de subsidier régulièrement le Centre. Il était donc sauvé.
Le CAFA fonctionne en grande partie grâce à notre soutien financier.

Nouvelle école avec banderole "Don de SOS Missionnaires de Spontin - Belgique"

Nouvelle école avec banderole “Don de SOS Missionnaires de Spontin – Belgique”

Ingénieur agronome, de nationalité polonaise, Sœur Téodora dirige l’école de main de maître ; grâce à sa débrouillardise, elle a obtenu des autorités nationale et diocésaine réunies l’ouverture d’une seconde école primaire dont le directeur est passionné d’agriculture.

Elle écrit : « Grâce au soutien financier que vous accordez à l’œuvre du Frère Joseph Posset, nous avons pu acheter un beau terrain pour l’école où sont maintenant en production 110 palmiers et d’autres arbres fruitiers. Nous payons aussi les études de 25 jeunes de l’école secondaire qui ne disposent d’aucun moyen financier. Je suis souvent en déplacement à la ville pour vendre nos productions et rapporter des médicaments. Ces trajets sont parfois difficiles vu l’état des routes et la vétuste des camions, on roule à 20 km à l’heure… » (4 jours pour faire 500 km ! )

En 2001, voici la guerre avec tous ses malheurs : les habitants du village sont chassés, ils partent avec peu de bagages, sous des pluies torrentielles, sur ordre des militaires, Sœur Teodora est la dernière à quitter le village avec promesse de ceux-ci de veiller sur la mission…Oh oui !!!

Elle nous dit : « Quatre mois après, nous rentrons à Dubié : quelle désolation !!!! Tout est pillé à la mission et au village ; l’école est fort endommagée, les pupitre et les portes ont été brûlés ainsi que le matériel scolaire, les enfants ont perdu tous leurs livres et cahiers. Nous avons perdu une bonne partie du bétail, il nous reste quelques poules ; à l’hôpital, les draps de lit et les médicaments ont disparu, les lits ont été brûlés, c’est désolant. Tout n’est plus que misère et famine. Il ne nous reste que du courage pour recommencer avec votre aide »

Exemple d’annonce de vente de cartes réalisées par les écoliers de Dubié en faveur d’une récolte de fonds pour reconstruire leur école détruite par la guerre (les cartes ne sont pas visibles mais on peut voir des photos)

En 2004, nouvel exode suite aux attaques des groupes armés MAY-MAY ; l’artillerie lourde est devant l’école ; nouveau pillage, mais les classes sont restées intactes.

Le 5 mai 2005, combat entre groupe armé et la milice nationale ; des balles ont touché cinq enfants de notre école qui s’en retournaient après les cours : l’un des deux a été tué sur place, l’autre a reçu la balle dans le ventre et a été transporté en hélicoptère de la Croix Rouge pour être opéré à Lubumbashi.

Beaucoup d’hommes en uniforme gardent le village, il faut les nourrir, mais sans eux, tout serait dévasté.

En septembre 2006 : le calme revenu dans la région, le comité scolaire de Dubié décide de construire un bâtiment de trois classes car le nombre d’élèves a fortement augmenté avec l’arrivée de réfugiés dont les maisons ont été détruites dans les villages environnants.. les élèves façonnent des briques de leurs mains ;

Elles sont ensuite séchées au soleil et cuites dans un four construit par les hommes, il nous manque les tuiles ; ces classes seront opérationnelles début 2008, il restera à placer portes et fenêtres ; heureusement, le climat favorable permet d’attendre les fonds nécessaires pour l’achèvement.

Four à brique déjà allumé pour la construction des écoles

Four à brique déjà allumé pour la construction des écoles

Notre A.S.B.L. S.O.S. MISSIONNAIRES,  grâce à votre aide généreuse, a fait le maximum pour aider l’école dans ces moments pénibles.

Actuellement, il y a 430 élèves. Les cultures de l’école comprennent :

  • 2 ha d’arachides.
  • 4 ha de patates douces.
  • 2 ha de riz.
  • 1 ha d’haricots.

Une partie des récoltes est vendue aux marchés des villes au profit de l’école.

2 réflexions sur « Mission du Congo »

  1. Bonjour, Je travaille pour Wallonie Bruxelles international et je suis en train de constituer une banque de données des acteurs de la coopération internationale. J’ai consulté votre site avec intérêt. Pourriez vous m’indiquer dans quels pays vous êtes encore actifs et pour quel projet ?
    Si vous êtes intéressé, mon service vient en appui aux associations comme la vôtre. Pas de financement direct mais un appui à la construction de dossier de demande de subsides, des pistes pour les chercher, etc. N’hésitez pas ! Merci pour votre réponse et bien cordialement. Sophie Torfs

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